États-Unis | Lectures

Zephyr, Alabama de Robert McCammon : poésie, magie et tendresse

28 octobre 2025

Zephyr, Alabama est une oeuvre puissante, singulière et poétique dont je vous conseille la lecture. Son auteur, Robert McCammon le décrit lui-même comme l’un de ses livres les plus personnels. On sent qu’il y a mis beaucoup de sa propre enfance. D’ailleurs, je vous conseille la lecture de « Why I wrote Boy’s Life », un article sur le site de l’auteur dans lequel il explique pourquoi et comment il a écrit ce livre. Très intéressant.

 

De quoi parle ce livre ?

 

Un livre plein de poésie, de magie et de tendresse, écrit du point de vue d’un jeune garçon dans l’Alabama des années 60.

Voici le résumé de l’éditeur : « Zephyr, dans l’Alabama, est une ville idyllique pour Cory Mackenson, onze ans. Un lieu rassurant où, en 1964, la vie est encore simple:; on travaille à l’usine de papier ou à la laiterie, les familles aussi différentes soient-elles sont unies, les amitiés sont éternelles et même si parfois les comètes zèbrent le ciel, des bolides hurlants filent sur les routes et certains habitants font preuve d’excentricité, c’est un incroyable terrain de jeu pour un enfant à l’imagination étincelante qui souhaite devenir écrivain.

Malheureusement, un froid matin de printemps, alors que Cory accompagne son père dans sa tournée, ils sont témoins d’un accident:: une voiture finit dans les eaux sombres et insondables de Saxon’s Lake. Malgré une tentative de sauvetage désespérée, le malheureux conducteur ligoté derrière son volant plongera inévitablement dans les profondeurs obscures et le père de Cory dans l’horreur qui se tapit toujours trop près de nous.

Alors que le jeune garçon s’efforce de comprendre le mal qui les tourmente depuis ce jour, ses yeux s’ouvrent peu à peu sur les forces puissantes et souvent mystérieuses qui l’entourent. D’une sorcière qui peut entendre les morts et envoûter les vivants, à un clan violent qui n’agit qu’à la pleine lune, en passant par les petites frappes imprévisibles de son quartier, Cory va devoir affronter les secrets qui se cachent dans l’ombre de sa ville natale et traverser le fin voile entre fantaisie et réalité, entre rêve et magie, car la santé des siens et sa propre vie sont peut-être en jeu ».

 

Mon expérience de lecture

 

Il y a tellement de niveaux de lecture qu’il serait dommage de ne pas lire ce livre, même s’il peut dérouter à plus d’un titre.

Vous lirez Zephyr, Alabama pour percer l’énigme d’un disparu non identifié qui repose au fond d’un lac. Qui est-il ? Qui l’a tué et pour quelles raisons ?

Vous le lirez pour plonger ou replonger dans les années 60, dans le sud authentique des Etats-Unis, encore fortement marqué par les préjugés et la question raciale.  

Vous le lirez encore car c’est un roman tantôt tendre tantôt cruel sur l’enfance. Des gamins  ordinaires d’une petite ville d’Alabama embarqués malgré eux dans des aventures parfois périlleuses et dont les ressorts les dépassent. Et pourtant, il y a tellement de tendresse dans ces pages… Tellement de beauté dans le regard candide de Cory, Ben, Davy, Johnny sur ce qui les entoure : le plaisir de recevoir une nouvelle bicyclette, l’émotion d’un lancer de balle parfait, le parfum de liberté quand arrive l’été, l’insouciance et l’innocence. 

Vous le lirez pour ses personnages secondaires marquants, les bons, les brutes et les truands (oui, ils y sont tous !). Mention bien sûr pour la Dame. Et pour ce père aimant, juste et fragile. 

Vous le lirez peut-être et surtout pour Cory, cet attachant narrateur. Comment ne pas être touché par ce conteur né, qui rêve d’écrire des livres, fascine sa bande de copains avec des histoires merveilleuses et sait voir la magie et l’extraordinaire là où les adultes ne les voient plus ? Comment  ne pas se laisser embarquer par le puissant imaginaire de ce garçonnet, confronté malgré lui à la dureté du monde adulte ?

La fin ne vous laissera pas indifférent : je vous le garantis. Il n’est pas impossible que vous y laissiez quelques larmes. 

Un très beau livre inside and out (cette couverture …).

 

En conclusion

 

De la magie, de la tendresse, de l’excentricité. Zephyr, Alabama est un livre que je n’étais pas certaine d’aimer follement quand je le lisais. Pourtant, à mesure que progressais le récit, je suis rentrée dedans. Et ce n’est qu’une fois fini et digéré que j’ai saisi la formidable portée de ce texte. Un texte puissant, comme je l’écrivais en introduction, et mémorable.

À lire si vous aimez:

  • Les romans un peu décalés
  • Les récits d’enfance
  • Le sud des Etats-Unis
  • Les années 60

 

Lu à Oulx et Saint-Germain-en-Laye en août 2025

* * * * *

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *