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Chanson douce de Leïla Slimani : tragique huis clos et déception

8 septembre 2017

Je vous parle aujourd’hui de Chanson douce de Leïla Slimani, publié aux Éditions Gallimard et Prix Goncourt 2016. Plutôt une déception en ce qui me concerne …

 

Pourquoi ce livre ?

  

En fait, je n’aurais jamais dû lire ce livre. J’entends par là que je n’avais pas prévu de le faire. Il a simplement atterri par hasard dans mes mains. Pour la petite histoire, il avait été offert à ma sœur. Or, elle venait d’avoir un bébé et a refermé le livre après avoir lu les deux premières phrases : « Le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes ». On la comprend un peu … Du coup, elle me l’a donné et je l’ai lu l’après-midi même.

 

Quatrième de couverture

 

Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame. 
À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c’est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l’amour et de l’éducation, des rapports de domination et d’argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.

 

Verdict ?

 

Chanson douce fait partie de ces livres acclamés par la critique et qui pourtant ne m’emballent pas du tout. J’avais eu exactement le même ressenti avec Plonger de Christophe Ono-dit-biot. Soit j’ai loupé un truc, soit je suis en décalage et même en désaccord avec la critique. Ce qui ressort de ce huit clos glauque, c’est une impression désagréable, pesante, limite malsaine. À une époque où l’on passe déjà notre temps à se regarder les uns les autres avec méfiance, avait-on besoin de s’infliger ça ? Le personnage inoffensif de la nounou parfaite en apparence qui pète les plombs et tue deux enfants … D’ailleurs, contrairement à ce qu’indique la quatrième de couverture, il n’y aucun suspense. Le lecteur sait dès le début de quoi il en retourne et n’est que le spectateur impuissant d’un drame prévisible. 

Côté personnages, le personnage principal est intéressant et la description du basculement vers l’irréparable est assez réussie. Toutefois, les autres personnages sont beaucoup trop caricaturaux à mon goût, surtout celui de la mère. 

Bref, je l’ai lu et tant mieux. C’est toujours bien de lire et Leïla Slimani sait sans aucun doute raconter une histoire. Mais pour moi ça s’arrête là. 

 

Et le style dans tout ça ?

 

L’écriture est agréable, fluide et rythmée mais ne laisse pas un souvenir impérissable. On lit Chanson douce vite et sans effort.

 

Pour quel public ? 

 

Tout public mais je le déconseille aux jeunes mères anxieuses ainsi qu’à toutes celles qui se sentent régulièrement culpabilisées de devoir laisser leurs enfants à des nourrices ou babysitters pour aller travailler. Pas besoin de leur en rajouter une couche.

 

* * * * *

Chanson douce est disponible aux Éditions Gallimard

Lu en un après-midi en juin 2017 – À la maison

 

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