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Chez les heureux du monde d’Edith Wharton : une belle découverte !

29 novembre 2019

Aujourd’hui, je vous propose une plongée dans la haute société new yorkaise du début du 20e siècle. Écrite dans une langue magnifique, Chez les heureux du monde d’Edith Wharton est une oeuvre d’une étonnante profondeur dont je vous recommande la lecture.

 

Pourquoi ce livre ?

 

Tout le mérite de cette découverte revient à Charlotte du blog Charlotte Parlotte. C’est pour la rencontre « Livres et Parlotte » de novembre 2019 que j’ai lu ce livre. Merci à elle pour ce très beau moment de lecture !

 

Ça raconte quoi ?

 

Ce livre aurait pu s’appeler « Occasions manquées » ou encore « Grandeur et décadence d’une socialite new-yorkaise ».

Chez les heureux du monde raconte l’histoire d’une jeune fille, Lily Bart, orpheline désargentée, qui tente de survivre au sein de la haute société new-yorkaise. Beaucoup de thèmes sont abordés dans cet ouvrage. Si les premières pages peuvent faire craindre une histoire légère et superficielle, ne vous y trompez pas !

Chez les heureux du monde est un roman complexe, dense et aux multiples niveaux de lecture. Vous y trouverez ainsi tout à la fois l’histoire d’une époque, d’un milieu, d’une lutte contre le déclassement, d’une femme face à ses contradictions, de petits mensonges et de grandes lâchetés, de trahisons et d’amitié dans l’adversité. Ces thèmes, quasi universels, donnent une pertinence à ce livre encore aujourd’hui. Replacée dans son contexte, l’histoire est d’ailleurs étonnamment moderne pour l’époque, tout comme son personnage principal : une femme ambitionnant d’être libre dans un monde qui ne le permet pas encore. Une héroïne tiraillée entre sa nature profonde et les impératifs de son milieu social et de son éducation. Ce tiraillement – conscient ou inconscient – et plusieurs malentendus précipiteront la chute de Lily Bart.

 

La quatrième de couverture

 

«Un après-midi de septembre, à la gare de New York, Mr Selden rencontre par hasard Miss Lily Bart ; elle vient de manquer le train qui devait la conduire chez des amis. Elle accepte de venir prendre une tasse de thé chez l’avocat. C’est l’occasion pour lui de faire une cour discrète à cette jeune femme de vingt-neuf ans, orpheline charmante mais sans argent, qui aimerait faire un riche mariage. Mais, pour elle, ce moment passé seule à seul chez un célibataire est aussi la première entorse aux usages du monde. Évocation brillante de la haute société newyorkaise, où la richesse ne compte qu’affichée, Chez les heureux du monde fonde son intrigue sur le thème du mariage et de l’ascension sociale qu’il permet. Mais Lily Bart confond la vie et les fausses valeurs auxquelles elle sacrifie son âme…«  .

 

Et le style ?

 

Dès les premières pages, j’ai été frappée par la densité et la qualité de l’écriture. On n’écrit plus comme ça de nos jours. Quel triste constat ! Oui, j’ai aimé la richesse et la précision de ce vocabulaire, parfaitement mis au service d’un récit qui fait la part belle aux descriptions des décors.

Chez les heureux du monde est une lecture exigeante. Il n’est pas rare de devoir revenir en arrière pour comprendre toutes les implications d’une paragraphe. Pas rare non plus de se perdre quelque peu dans les noms des personnages.

Vers le milieu du roman, j’ai ressenti une petite lassitude et déploré ce que je considérais alors comme des longueurs. Pourtant, ces « longueurs » étaient importantes pour le reste de l’histoire. Je ne peux que vous recommander de vous accrocher. Et de lire ce livre quand vous pouvez y consacrer toute votre attention.

Je profite de ce segment pour déplorer que le livre (version Livre de poche) soit imprimé dans une police minuscule. Cela gâche quelque peu le plaisir de la lecture.

 

Pour quel public ? 

 

Tout public, mais mieux vaut être un lecteur averti pour les raisons évoquées ci-dessus.

 

Verdict

 

Quelle belle découverte !

Chez les heureux du monde n’est pas de ces livres qu’on ne peut pas lâcher. Pas non plus de ces livres dont la lecture est fluide. C’est une lecture exigeante, qui nécessite une vraie concentration. Pas facile à concilier avec nos modes de vie actuels.

Pourtant, le lecteur qui parviendra au bout de cette oeuvre superbement écrite, tiendra une récompense digne de ses efforts.

J’ai aimé m’interroger sur les personnages dans ce monde de faux semblants et d’entre-soi. Puis apprendre à les connaître, à les aimer, à les détester. J’ai aimé être surprise par la tournure des évènements et pester à chaque acte manqué. Enfin, j’ai aimé être plongée dans cet univers particulier. Cette prison dorée des apparences dans laquelle règne une meute sans pitié, ne répondant qu’aux seules valeurs de l’argent et du pouvoir.

Une histoire cruelle, magnifique, à découvrir !

 

 

Lu en novembre 2019 à Paris

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