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Le manuscrit inachevé de Franck Thillliez : un palpitant page-turner

22 novembre 2019

Un livre dans le livre, une intrigue terriblement bien ficelée, des rebondissements convaincants … Impossible de reposer Le Manuscrit inachevé18e roman de Franck Thilliez, une fois entamé. Je l’ai lu d’une traite, tournant frénétiquement les pages avec un mélange d’angoisse et de délectation.

 

Pourquoi ce livre ?

 

J’ai lu Le Manuscrit inachevé totalement par hasard. Je cherchais un roman policier facile à lire dans les transports avec des chapitres courts. Au détour d’un rayon de la bibliothèque, j’ai vu ce gros pavé au titre alléchant. Je n’avais jamais rien lu de Franck Thilliez et me suis dit que c’était l’occasion. La quatrième de couverture m’a intriguée. Elle promettait du suspense, et une intrigue complexe … J’étais loin de me douter à quel point !

 

Ça raconte quoi ?

 

Le manuscrit inachevé, c’est l’histoire de l’oeuvre de Caleb Traksman. L’auteur à succès n’a pas eu le temps de terminer son dernier roman avant de mourir. Son fils, poussé par son éditeur, entreprend d’en inventer la fin.

Le lecteur est ensuite plongé dans le livre du livre, le roman de Traskman, dans lequel de mystérieux indices semblent ouvrir la voie à un incroyable jeu de piste.

Grenoble : un jeune malfrat force un barrage de police dans la voiture qu’il vient de voler sur une aire d’autoroute. Dans le coffre de ce véhicule volé, les enquêteurs de la PJ retrouve un corps mutilé. Pour le flic hypermnésique Vic Altran, une course contre la montre macabre s’engage pour retrouver le propriétaire de la voiture et éviter d’autres victimes.

Côte d’Opale : Léane Morgan, auteur du thriller à succès Le manuscrit inachevé, peine à se reconstruire après la disparition de sa fille unique quatre ans plus tôt. L’agression de son mari va propulser Léane dans une intrigue dépassant la fiction, dont, cette fois-ci, elle devient le personnage.

 

 

La quatrième de couverture

 

«Une enquête sans corps. Une défunte sans visage. Un thriller sans fin. Aux alentours de Grenoble, une voiture finit sa trajectoire dans un ravin. Dans le coffre, le corps d’une femme. À la station-service où a été vu le conducteur, la vidéosurveillance est claire : l’homme n’est pas le propriétaire du véhicule. Léane Morgan et Enaël Miraure sont une seule et même personne. L’institutrice reconvertie en reine du thriller a toujours tenu sa vie privée secrète : un mariage dont il ne reste rien sauf un lieu,  » L’Inspirante « , villa posée au bord des dunes de la Côte d’Opale, et le traumatisme de l’enlèvement de sa fille Sarah. L’agression soudaine de son mari va faire resurgir le pire. Dans le vent, le sable et le brouillard, une question parmi d’autres se pose : vers qui et vers quoi se tourner quand l’unique vérité est que tout vous devient étranger ?«  .

 

Et le style ?

 

La construction de ce roman est sa plus grande force.

D’abord, le lecteur entre dans l’histoire en lisant un énigmatique prologue. Dès ces premières pages, on pressent qu’on se fera manipuler par l’auteur, mi-conteur mi-illusioniste. Le manuscrit inachevé, c’est l’histoire d’un livre dans un livre, une mise en abyme intelligemment amenée et construite.

Puis le roman en lui-même, nous entraîne dans un tourbillon de questionnements et de rebondissements. La progression de plusieurs enquêtes en parallèle ouvre beaucoup de possibilités et complexifie encore davantage une intrigue déjà ambitieuse. Franck Thilliez nous promène à travers la France et sur différentes pistes sans jamais nous perdre. De toute évidence, il maîtrise parfaitement l’exercice de l’illusion, du suspense et du rebondissement.

Sa force tient aussi dans la structure de ses chapitres qui s’enchaînent à bon rythme et dans son style qui sert intelligemment l’histoire. Aucune longueur. On dévore les 528 pages sans s’en apercevoir !

 

Pour quel public ? 

 

Je le déconseillerais fortement à un public trop jeune, en raison de nombreux passages difficiles voire totalement scabreux.

 

Verdict

 

« Un roman est un jeu d’illusions, tout est aussi vrai que faux, et l’histoire ne commence à exister qu’au moment où vous la lisez ».

Diaboliquement bien construit, sombre et addictif, ce roman est un page tuner comme je les aime !  Suspense omniprésent, énigmes complexes et rebondissements très habiles : rien ne manque à ce roman palpitant. Je le recommande principalement pour la qualité de sa construction et l’efficacité de son rythme.

Emportée dans l’excitation des derniers chapitres, il m’a été totalement impossible de ne pas lire les 200 dernières pages d’une traite.

Jusqu’au bout, j’ai eu des doutes sur les personnages. Jusqu’au bout, j’ai hésité sur la tournure qu’allaient prendre l’enquête, et le roman … Et quand la fin est arrivée, je ne l’avais clairement pas vue venir et ai été conquise par cette manière surprenante de conclure …

J’ai refermé ce livre en me disant qu’il était fort possible que je sois passée à côté d’un autre niveau de lecture. Après tout, l’auteur (mais lequel ?) avait laissé beaucoup indices au fil des pages. Etait-ce pour nous révéler autre chose ? Une fin alternative peut-être ? Ou bien n’était-ce que des leurres, laissés ça et là pour brouiller les pistes ? La question demeure et avec elle, le plaisir d’avoir lu cet ouvrage à la construction atypique et à l’intrigue brillantissime !

 

 

Lu en novembre 2019 à Paris

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