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Ciao Bella de Serena Giuliano: thérapie pour une nouvelle vie

18 septembre 2020

Ciao Bella de Serena Giuliano publié au Cherche Midi… Voilà une lecture qui sort un peu de mes habitudes et que rien ne me prédisposait à lire. Et pourtant …

Je ne regrette pas la lecture Ciao Bella que j’avais sans doute un peu rapidement catégorisé comme un simple livre « à lire dans le métro ». Chapitres courts, style facile et histoire sans surprise … à vrai dire je n’en attendais pas grand chose.

Les premières pages, assez accrocheuses et cash, m’ont donné envie de poursuivre, avec la conviction toutefois que ce serait pas la lecture du siècle.

Pourtant, Ciao Bella a été plutôt une bonne surprise. Une histoire finalement plus profonde que je ne l’attendais, servie par le bon ton et un style facile. Malgré de nombreuses platitudes, ce livre n’est globalement pas aussi léger qu’il n’y paraît.

 

Pourquoi ce livre ? 

 

Complètement par hasard. Je cherchais un livre d’entre-deux. Quelque chose de léger, de facile à lire et si possible de divertissant. Et puis la quatrième de couverture parlait d’Italie donc forcément … Ma petite faiblesse …

 

Ça raconte quoi ? 

 

Elle s’appelle Anna. Elle est bourrée de peurs, de tocs et traîne un passé et un passif assez lourds. Arrachée à son pays lorsqu’elle était enfant, elle a peiné à se construire pleinement, souvent rattrapée par une relation compliquée avec sa mère et l’abandon du père. Rajoutez-y un premier accouchement traumatisant et le saut vertigineux dans la maternité, vous comprendrez que Ciao Bella nous livre l’histoire d’une métamorphose personnelle et intime.

Sous la forme d’un journal de bord émaillé de conversations avec sa psy, Anna se dévoile … et se répare. Puisant dans ses souvenirs et ses humeurs du moment, elle tente désespérément de trouver sa voie.

 

La quatrième de couverture

 

 

Et le style dans tout ça ? 

 

« J’aime écrire car cela ne fait pas de bruit. L’écriture permet de crier en silence, de pleurer sans larmes, de communiquer sans paroles ».

 

Les chapitres courts font que ça passe tout seul. Il n’y a rien de trop : ni délayage, ni remplissage insignifiant. Le ton est souvent sarcastique, ouvertement désinvolte et plus rarement sérieux et poignant. Je ne resterai pas bouleversée par le style et j’ai regretté certaines platitudes et pas mal de lieux communs. Mais l’organisation du livre et le ton général sont convaincants et servent efficacement le propos. C’est piquant, sincère et ça fonctionne assez bien.

 

Verdict 

 

On pourrait penser que ce livre est un énième récit de développement personnel. La success story d’une blogueuse sauvée par l’écriture et par sa reconversion. Soupirs de déjà-vu. Ce serait aller trop vite dans le jugement.

Dans un style faussement léger, Serena Giuliano aborde tantôt très ouvertement tantôt avec davantage de pudeur des thèmes importants. La force d’un couple solide, le poids du passé, les relations intergénérationnelles, l’attachement à ses racines ou encore la quête du vrai soi.

Alors oui, parfois le nombrilisme et les névroses de l’héroïne m’ont agacée. Après tout on ne plonge dans la thérapie de quelqu’un sans en découvrir aussi les côtés les plus irritants. Mais très souvent, la justesse et la sincérité du propos ont eu raison de ces réticences. Ça et là, certaines vérités, parce qu’elles arrivaient dans un contexte particulier m’ont fait l’effet de vraies claques. Ce sont ces brefs éclairs qui m’ont fait poursuivre le chemin avec Anna. Une héroïne à laquelle on finit immanquablement par s’attacher.

Et puis, je l’avoue : j’ai été plusieurs fois sincèrement émue, notamment par la relation entre Anna et sa grand-mère et par son attachement viscéral à l’Italie.

Ciao Bella parlera à beaucoup de lectrices, pour des raisons différentes et propres à chacune d’entre elles. C’est aussi la force de ce livre. Parler à un public large.

 

Lu à Paris – Août 2020

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