Lire Madeline Miller a quelque chose de régressif dans mon esprit. Cela me replonge au temps où, ado, je découvrais la mythologie grecque et me jetais avec passion dans les récits de dieux et de héros. C’est sans doute la raison pour laquelle j’ai gardé Le chant d’Achille précieusement dans ma bibliothèque pendant si longtemps. Je différais sciemment une rencontre qui serait forcément belle. Elle l’a été !
Pourquoi ce livre ?
De Madeline Miller, j’avais beaucoup aimé Circé. Tellement d’ailleurs que j’avais alors immédiatement acheté Le chant d’Achille (publié chez Pocket) que je gardais précieusement dans ma PAL pour plus tard. Quand nous sommes partis en Grèce au printemps, j’ai donc souhaité que ce roman m’accompagne. J’avais la certitude de passer un bon moment et d’être dans le thème.
La quatrième de couverture
« Ce ne sont encore que des enfants : Patrocle est aussi chétif et maladroit qu’Achille est solaire, puissant, promis par sa déesse de mère à la gloire des immortels. En grandissant côte à côte, l’amitié surgit entre ces deux êtres si dissemblables. Indéfectible.
Quand, à l’appel du roi Agamemnon, les deux jeunes princes se joignent au siège de Troie, la sagesse de l’un et la colère de l’autre pourraient bien faire dévier le cours de la guerre… Au risque de faire mentir l’Olympe et ses oracles».
Ça raconte quoi ?
Ça raconte le destin d’Achille, héros de l’Iliade, de son enfance à la guerre de Troie. Mais le livre aurait sans doute dû s’appeler « le chant de Patrocle » (ce qui aurait été nettement moins vendeur j’en conviens) car c’est bien le compagnon d’Achille qui est au cœur de ce roman. Et qui lui donne son souffle et son relief. Le Chant d’Achille nous plonge dans la guerre de Troie, ses alliances, stratagèmes, vengeances et recherche de gloire. Un roman épique, mais aussi une inoubliable histoire d’amour et d’amitié …
Et le style dans tout ça ?
Madeline Miller a un formidable talent de conteuse. Quel bonheur de redécouvrir les personnages de l’Iliade sous sa plume travaillée et poétique ! L’essayer, c’est l’adopter …
Verdict ?
Prenez garde ! Lire Le chant d’Achille, c’est courir le risque de développer subitement une folle envie de se replonger dans l’Iliade et dans la mythologie grecque …
J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre les aventures de Patrocle et Achille et de croiser Agamemnon, Ulysse, Hector, Paris ou Hélène de Troie.
En revanche, j’ai moins aimé la fin que j’ai trouvé bien abrupte après une montée en puissance graduelle tout au long du roman. Et puis, couper au beau milieu de la guerre de Troie m’a légèrement frustrée.
C’est la raison pour laquelle, si vous souhaitez lire Madeline Miller, je recommanderais plutôt Circé, que j’ai trouvé supérieur et plus abouti. Mais, entendons-nous, celui-ci est très plaisant aussi.
Lu dans la péninsule de Kassandra, Grèce en mai 2023
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