Qui dit vacances dit nécessité de lire au moins un bon polar. J’ai découvert L’Île des âmes de Piergiorgio Pulixi (Gallmeister) un peu par hasard et lui ai donné sa chance. C’est donc comme cela que ce livre est devenu le polar de mon été 2022. Sans plus de suspense : c’était une belle lecture, même si j’ai quelques réserves.
Pourquoi ce livre ?
J’ai fait confiance à la sélection du Grand Prix des Lectrices Elle. Plusieurs chroniques élogieuses m’ont convaincue de choisir ce titre. Et disons que le fait que le roman ait la Sardaigne pour toile de fond (que dis-je, comme personnage à part entière) n’est pas étranger à ce choix.
Ça raconte quoi ?
La Sardaigne, de nos jours. Moreno Barrali, un ancien flic rongé par le cancer est obsédé par la recherche de la vérité suite à deux meurtres rituels commis des années auparavant. À Cagliari, Maya Rais, placardisée pour avoir dénoncé le harcèlement d’un supérieur se retrouve à devoir faire équipe avec Eva Croce, une milanaise elle aussi « punie » pour une faute dont on ignore les ressorts. Ensemble, cet improbable duo est chargé d’une unité nouvellement créée : celle des affaires non résolues. Bien vite, la disparition d’une jeune fille souffle sur les braises des anciens homicides que certains auraient préféré enfouis à jamais. L’implication probable d’une dangereuse secte complique encore cette épineuse enquête. Quel est le lien entre ces meurtres mis en scène et la disparition de la jeune Dolores ? Une course contre la montre débute pour éviter que l’histoire ne se reproduise et faire enfin tomber les masques …
L’île des âmes est un fabuleux tableau de la Sardaigne rurale. C’est aussi un polar complexe où de multiples thèmes sont abordés : les traditions, le fanatisme, l’obsession qui dévore, la culpabilité, le deuil, les nouveaux départs.
La quatrième de couverture
« Depuis plusieurs décennies, la Sardaigne est le théâtre de meurtres rituels sauvages. Enveloppés de silence, les corps de jeunes filles retrouvés sur les sites ancestraux de l’île n’ont jamais été réclamés. Lorsque les inspectrices Mara Rais et Eva Croce se trouvent mutées au département des “crimes non élucidés” de la police de Cagliari, l’ombre des disparues s’immisce dans leur quotidien. Bientôt, la découverte d’une nouvelle victime les place au centre d’une enquête qui a tout d’une malédiction. De fausses pistes en révélations, Eva et Mara sont confrontées aux pires atrocités, tandis que dans les montagnes de Barbagia, une étrange famille de paysans semble détenir la clé de l’énigme. La première enquête de Mara Rais et Eva Croce nous plonge dans les somptueux décors de la Sardaigne, au coeur de ténèbres venues du fond des âges ».
Verdict
L’île des âmes est un roman policier comme on les aime : rythmé, original, bien écrit. À mi-chemin entre le roman rural et le polar ésotérique, l’histoire est portée par un sympathique et néanmoins improbable duo de femmes flics. J’espère que ce n’est pas la dernière aventure de Rais et Croce !
L’intrigue s’installe doucement et la tension monte crescendo. J’ai trouvé que cela tardait un peu à se mettre véritablement en place, même si les chapitres courts rythment très bien la progression. À dire vrai, c’est un livre que j’ai eu du mal à lâcher.
L’écriture est très réussie et c’est peut-être même l’aspect qui m’a le plus convaincue. C’est suffisamment rare dans les polars – qui sacrifient souvent le style au profit de l’intrigue – pour être souligné.
J’ai beaucoup apprécié l’immersion dans l’âme de l’île (sans jeu de mots ;). Piergiorgio Pulixi m’a donné envie de retourner en Sardaigne et d’en découvrir plus sur la culture et les us et coutumes locaux. C’est une île magnifique et magnétique et cela ressort bien de ces pages.
Pour finir : un bémol. Sur la fin du roman que j’ai trouvé un peu rapidement expédiée. Plusieurs de mes questions sont restées sans réponse. Après de si bonnes pages, je suis restée un peu frustrée.
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Lu à Oulx en août 2022