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L’île des chasseurs d’oiseaux de Peter May : 1e volet de la trilogie écossaise

1 mars 2023

Ça faisait plusieurs années que la trilogie écossaise de Peter May trônait dans ma bibliothèque. Je l’avais offerte à mon mari, grand passionné de l’Écosse et amateur de bons romans policiers. Pourtant, allez savoir pourquoi, j’ai mis du temps à sauter le pas et à me lancer dans L’île des chasseurs d’oiseaux. Une oeuvre forte, prenante et magnétique. Quand je me suis enfin décidée, en début d’année 2023, j’ai dévoré ce premier tome en quelques jours. Et preuve s’il en fallait qu’il m’a plu, je l’ai fini dans la voiture sur l’autoroute, ne parvenant pas à le lâcher.

 

Pourquoi ce livre ?

 

Grâce à mon mari et à son amour de l’Écosse. Un cadeau pour lui, il y a quelques années déjà mais, dont j’ai bien profité moi aussi ! Pourtant, je dois vous avouer que je trouve la couverture assez glauque et c’est selon moi une des raisons pour lesquelles j’ai tardé à lire ce livre.

 

La quatrième de couverture

 

« Chargé de l’enquête sur un assassinat commis à Édimbourg, Fin Macleod est envoyé sur son île natale de Lewis, en Écosse, quand un second cadavre apparemment exécuté selon le même modus operandi y est découvert. Persuadé que les deux affaires ne sont pas liées, Fin doit composer avec un décor et des gens qu’il a quittés dix-huit ans auparavant… Sur fond de traditions ancestrales d’une cruauté absolue, Peter May compose un roman palpitant parsemé de fausses pistes, de scènes glaçantes et de personnages aussi frustes que menaçants ».

 

Ça raconte quoi ? 

 

Écosse de nos jours. L’inspecteur Fin MacLeod, encore en plein deuil, est envoyé sur son île natale de Lewis où un cadavre a été découvert. Une enquête qui va faire resurgir des secrets que beaucoup, Fin y compris, avaient cherché à enterrer. Au moyen d’aller-retours dans le temps, le lecteur est plongé dans l’histoire, le quotidien et les traditions d’une communauté insulaire du Nord de l’Écosse. Que s’est-il passé pour que Fin quitte brusquement Lewis, il y a plus de dix-huit ans ? Et pour quelles raisons quelqu’un cherche t-il manifestement à le faire revenir ?

 

Et le style dans tout ça ?

 

C’était la première fois que je lisais Peter May. Et ça ne sera pas la dernière !

L’île des chasseurs d’oiseaux est un polar bien ficelé, bien cadencé et très bien écrit. L’écriture est dense, travaillée et sert parfaitement l’intrigue. J’avais peur en me lançant dans ce pavé écrit tout petit (d’ailleurs c’est un reproche que j’adresse à l’éditeur). Mais je dois bien admettre qu’une fois dedans, il était impossible à lâcher.

 

Verdict ?

 

J’ai beaucoup aimé cette lecture pour plusieurs raisons que je vais ici détailler.

D’abord, parce que Peter May a énormément travaillé ses personnages. C’est le cas pour les protagonistes, comme on est en droit de l’attendre. Mais plus rare, c’est également le cas pour des personnages plus secondaires. Cette véritable farandole de portraits m’a un peu rappelé l’univers d’Elena Ferrante. C’est un parallèle audacieux car évidemment le cadre spatio-temporel est tout à fait différent et le style d’écriture aussi. Mais Peter May et Elena Ferrante ont en commun me semble t-il de travailler tous les portraits jusque dans les moindres détails, créant ainsi un véritable communauté de personnages, un univers presque cinématographique. Un univers convaincant dans lequel le lecteur est aspiré sans peine dès les premières pages du roman. On rentre d’ailleurs dans cette histoire comme dans une bonne série.

Ensuite, parce que cette histoire nous plonge dans l’atmosphère bien particulière d’une petite île du Nord de l’Écosse, avec ses silences et ses secrets. C’est un portrait sans concession mais terriblement efficace d’une communauté d’individus prônant l’entre-soi, cultivant un rapport très particulier à sa langue et à ses traditions. Une communauté qui survit dans des conditions économiques, sociales et climatiques souvent difficiles en se raccrochant à son passé et à son identité. Fascinant et très bien amené.

Si vous aimez l’Écosse, vous ne pourrez qu’aimer ce livre qui réussit à capter et à retranscrire, je trouve, l’essence de ce pays à la beauté sauvage et magnétique. Tout au long du roman, Peter May nous offre des descriptions de l’Écosse qui sont absolument merveilleuses et qui tranchent avec la noirceur de certains passages.

Et enfin, j’ai aimé L’île des chasseurs d’oiseaux car c’est un vrai bon roman policier. Alors certes, je m’attendais à ce que surtout à plonger dans une enquête policière, alors que celle-ci passe finalement un peu au second plan. Elle sert surtout de prétexte à la découverte des personnages : leur passé et leurs secrets. Comme un gigantesque puzzle … Il n’en reste pas moins que même au second plan, l’enquête est bien menée et tient le lecteur en haleine jusqu’à la toute fin.

 

Vais-je lire la suite ?

 

Oui, oui et oui ! J’attends juste d’avoir un peu de temps devant moi. C’est le bonbon que je me garde en joker 😉

  • «L’Homme de Lewis»
  • «Le Braconnier du lac perdu»

 

Si vous aimez les romans policiers qui évoquent les traditions locales …

 

Je vous conseille L’île des âmes qui se déroule en Sardaigne.

 

Si l’Écosse vous tente …

 

Retrouvez le récit de notre long weekend dans un sublime Relais Châteaux à l’Ouest de l’Écosse.

 

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Lu entre Oulx et Paris en janvier 2023

 

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