Lectures

En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut : une histoire loufoque et touchante

23 août 2017

J’ai (enfin) lu En attendant Bojangles et j’avais hâte de vous en parler …

 

Pourquoi ce livre ?

 

 Quand on s’intéresse un tant soit peu à l’actualité littéraire, il est impossible de ne pas avoir entendu parler du premier livre d’Olivier Bourdeaut : En attendant Bojangles. Ayant (beaucoup) d’autres choses à lire et me méfiant par principe de ce qui est trop acclamé, j’ai renoncé à le lire au moment de sa sortie. C’est à l’occasion de sa publication en poche chez Folio que je me suis décidée à (quand même) franchir le pas. J’avoue, j’ai été victime du comportement moutonnier par excellence, car la 4e de couverture ne nous dit pas grand chose…Vous me direz avec 172 pages, je ne prenais qu’un risque limité.

 

Quatrième de couverture

 

« Devant leur petit garçon, ils dansent sur « Mr. Bojangles » de Nina Simone. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir et la fantaisie. Celle qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible. Elle les entraîne dans un tourbillon de poésie pour que la fête continue, coûte que coûte. L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom ».

 

 

Verdict ?

 

Il est difficile de parler de ce court roman sans trop dévoiler l’histoire. Pour être parfaitement honnête, les trente premières pages ne m’ont absolument pas emballée. Un chouia trop décalées à mon goût. Ensuite, ça s’est nettement amélioré et j’ai pris plaisir à lire ce livre.

Est-ce un coup de cœur ? Non, et contrairement à la critique, je suis pas transportée d’enthousiasme non plus. Ma mère l’a lu également et partage ce sentiment un peu mitigé. Toujours est-il qu’ En attendant Bojangles ne laisse pas indifférent.

D’abord, la vie des personnages est très singulière. On pénètre dans un monde totalement fantasque et loufoque que se sont inventés une mère, un père et leur fils. Loufoque, c’est vraiment le terme et rien que cet élément distingue le livre de ce qui s’écrit par ailleurs. Spectateurs, nous le découvrons à la fois à travers les yeux du fils, le narrateur, et à travers le journal tenu par le père.

Ensuite parce que derrière la légèreté, il y a le drame, vers le lequel on bascule doucement et avec beaucoup de pudeur. La transition est subtilement opérée et c’est selon moi un vrai point fort de l’ouvrage.

Enfin, j’ai une énorme préférence pour le personnage du père. Bouleversant. Je ne peux pas trop en dire mais il y a chez cet homme une infinie tendresse et un amour inconditionnel qui sont très touchants. C’est au fond cela qui fait le roman : l’amour qui lie nos trois protagonistes, quelles que soient les circonstances ou le degré de folie. C’est écrit d’une manière forte et simple à la fois, sans trop en faire.

 

Et le style dans tout ça ?

 

C’est moins le style en tant que tel que la fluidité et le caractère excentrique de la narration qui plairont à beaucoup de lecteurs. Encore que certains passages soient d’une beauté bouleversante.

 

Pour quel public ? 

 

Tout public.

 

Mes morceaux et citations préférés :

 

 « Ceci est mon histoire vraie, avec des mensonges à l’endroit, à l’envers, parce que la vie c’est souvent comme ça ».
 
« Mes parents trouvaient tellement peu romantique de s’attabler dans un restaurant entourés d’amour forcés, en service commandé. Alors chaque année, ils fêtaient la Sainte-Georgette en profitant d’un restaurant désert et d’un service à leur seule disposition. De toute manière, Papa considérait qu’une fête romantique ne pouvait porter qu’un  prénom féminin ».
 
« Nous étions restés tout l’après-midi au même endroit, sans bouger d’un pied, nous avions l’un et l’autre rivalisé d’absurdités, de théories fumeuses et définitives avec un sérieux rieur en feignant de croire nos impostures respectives. Derrière elle, j’avais vu le soleil se déplacer, entamer son lent et inéluctable cheminement vers son coucher – un instant il l’avait même couronnée – puis il était allé se réfugier derrière les rochers, ne nous distribuant joliment que le halo généreux de son astre caché ».

 

« J’étais donc arrivé à ce moment si particulier où l’on peut encore choisir, ce moment où l’on peut choisir l’avenir de ses sentiments ».

 

« Nous avions laissé nos dernières craintes au poste-frontière et les nuages accrochés aux sommets des cordillères françaises ».

 

« En les observant, assis sous un olivier, rire et discuter en offrant leur visage blanc au soleil, je m’étais dit que jamais je ne regretterais d’avoir commis une folie pareille. Un si beau tableau ne pouvait être le fruit d’une erreur, d’un mauvais choix, un éclairage si parfait ne pouvait entraîner aucun regret. Jamais ».

 

* * * *

Lu en quelques heures en août 2017 à la maison. En écoutant la pluie et, de temps en temps, Mister Bojangles, pour me mettre en condition. (Attention cette chanson est superbe mais elle fout le bourdon)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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