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Le dernier des nôtres d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre : un roman palpitant

15 décembre 2017

Je vous parle aujourd’hui du roman d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Le dernier des nôtres, publié aux Éditions Grasset. Un livre que j’ai beaucoup aimé et je ne suis pas la seule puisqu’il a reçu le grand prix du roman de l’Académie française.

Une impression d’ensemble ? Mais quel plaisant livre que celui-ci ! Une histoire palpitante, du rythme, du style … on est facilement emporté. 

Je vous raconte ça plus en détail.

 

Ça raconte quoi ? 

 

Werner habite New York. Jeune, ambitieux et coureur invétéré, il s’amourache un jour d’une belle héritière. C’est le point de départ d’un grand chamboulement dans son existence. Une succession d’évènements va progressivement faire la lumière sur son passé, l’amener à découvrir qui il est, d’où il vient et va bouleverser ses certitudes et son quotidien. Je ne veux pas vous en dire plus pour vous laisser tout découvrir par vous-même. En revanche, sachez que le lecteur est tour à tour plongé dans le New York des années 70 et dans l’Allemagne nazie. 

 

La quatrième de couverture

 

« La première chose que je vis d’elle fut sa cheville, délicate, nerveuse, qu’enserrait la bride d’une sandale bleue… » Manhattan, 1969 : un homme rencontre une femme.
Dresde, 1945 : sous un déluge de bombes, une mère agonise en accouchant d’un petit garçon.
Avec puissance et émotion, Adélaïde de Clermont Tonnerre nous fait traverser ces continents et ces époques que tout oppose : des montagnes autrichiennes au désert de Los Alamos, des plaines glacées de Pologne aux fêtes new-yorkaises, de la tragédie d’un monde finissant à l’énergie d’un monde naissant… Deux frères ennemis, deux femmes liées par une amitié indéfectible, deux jeunes gens emportés par un amour impossible sont les héros de ce roman tendu comme une tragédie, haletant comme une saga.
Vous ne dormirez plus avant de découvrir qui est vraiment « le dernier des nôtres ».

 

 

Verdict

 

En résumé, sans être un coup de coeur monumental, j’ai passé un excellent moment avec ce livre. Pourquoi ? Parce que j’en ai aimé le rythme, l’intrigue et les rebondissements qui nous tiennent en haleine jusqu’à la toute dernière page. La psychologie des personnages est subtilement traitée et le style est vraiment très agréable. En conclusion, lisez-le, vous aimerez c’est certain !

Ma seule petite déception concerne le titre. « Le dernier des nôtres » … voilà qui était prometteur ! Pourtant, lorsque l’on découvre à quoi cela fait référence, on reste un peu sur sa faim. 

 

Et le style dans tout ça ? 

 

Comme je l’écrivais plus haut, le style est fluide et l’écriture bien rythmée. J’ai aimé que l’auteur alterne entre des chapitres racontés à la première personne, dans le New York des années 70 et des retours dans l’Allemagne nazis, narrés  à la troisième personne. Cela donne beaucoup de relief et nous fait véritablement vivre deux histoires. En fait, Le dernier des nôtres, c’est pratiquement deux livres en un. Les descriptions des scènes de guerre sont bouleversantes et d’une puissance inouïe. 

 

Mes citations et passages préférés

 

« Prenant le relai, les bombes incendiaires s’étaient chargées de créer la fournaise dévorante qui se nourrissait d’hommes, de femmes, d’enfants et de blessés revenus du front de l’Est qui s’étaient crus sauvés. Les ténèbres s’illuminaient d’un crépitement d’éclairs, un spectacle de fête foraine. En pleine obscurité, le ciel avait pris les teintes écarlates et dorées d’un coucher de soleil automnal. Peu à peu, les coulées séparées de lumière s’étaient rejointes en une mer incandescente ».

 

« Ma mère prônait un bonheur simple et des ambitions modérées quand je voulais compter, construire, exister. Mon père sirotait l’âpre liqueur de ses regrets. Voir grand leur semblait honteux et même risqué : ils n’étaient pas prêts à supporter les déceptions ».
 
« Elle m’affirmait que l’amitié entre homme et femme est possible et que sa relation avec Dane le prouvait. Je lui répondais que c’était une blague. L’amitié est ce dont on se contente quand on ne peut prétendre à mieux avec quelqu’un de plus attirant que soi ». 
 
« Les détenus formaient des grappes humaines, une seule et même chair souffrant une même douleur et protégeant en son centre les plus faibles, pour tenter d’avancer, avec peine, mais d’avancer pour vivre encore un peu ». 

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