Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle 2024, Toxic Berlin restera lecture mitigée malgré une proposition de départ intéressante. Il s’agit du premier roman de l’américaine Calla Henkel.
L’histoire
Toxic Berlin nous plonge, comme son nom l’indique, dans le monde tortueux, torturé et toxique d’une certaine jeunesse berlinoise. Hailey et Zoe, toutes les deux américaines aspirent à devenir de grandes artistes et débarquent dans la capitale allemande où elles rêvent d’aventures et de frissons. L’une fuit un petit ami devenu un peu trop plan-plan et tente de digérer la disparition de sa meilleure amie, tragiquement assassinée quelques mois plus tôt. L’autre rêve de grandeur et est obsédée par l’idée de devenir célèbre.
Lorsqu’un grand appartement leur est proposé en colocation, cet improbable duo emménage ensemble et plonge à corps perdus dans la nuit berlinoise. Fêtes, drogues, alcool, galères … une vie d’excès qui ne connaît qu’un seul mantra : « chaque nuit que tu rates à Berlin est une nuit que tu rates à Berlin ». Mais Hailey et Zoe, aspirées dans cet environnement de débauche permanente, ne tardent pas à se sentir épiées, traquées et peut être même en danger.
Mon expérience de lecture
Pour le GPL Elle, Toxic Berlin nous était proposé dans la catégorie polar/thriller. De fait, il s’agit plus d’un thriller psychologique que d’un véritable polar. Je m’attendais à une grande enquête et suis restée un peu sur ma faim. De la même manière, je m’attendais à vivre Berlin alors que j’ai eu l’impression d’un grand huis clos.
Le parcours de lecture n’est pas linéaire et il y a véritablement trois phases dans ce roman.
Une première phase, beaucoup trop longue, est une phase d’ambiance, de mise en place des personnages et du cadre dans le lequel se déroule le roman. J’ai peu adhéré à cette première partie poussive, et aux descriptions à n’en plus finir de ce monde un peu trop « destroy » pour moi.
Vient ensuite une phase de bascule où l’on observe le changement de comportement des personnages et leur glissement vers toutes formes de délires et de paranoïa. C’est une phase très psychologique au cours de laquelle l’autrice parvient à installer une certaine tension et à (enfin !) capturer l’intérêt de son lecteur. Cette phase arrive toutefois bien tardivement et rien de particulier ne se passe véritablement. Frustrant quand on attend une lecture à rebondissement. Un événement finit bien par se produire …
Mais il n’arrive qu’en troisième phase, à une centaine de pages de la fin seulement. Autant dire que c’est bien tard et que cela donne le sentiment d’un dénouement un peu bâclé.
En conclusion
Après m’être ennuyée assez sévèrement en première partie, j’ai apprécié la seconde et attendu longtemps la troisième. Cette dernière phase, si elle est convaincante, n’a rien de particulièrement originale. En outre, elle aurait mérité que l’autrice lui consacrât plus de temps et d’attention. C’est donc un ressenti en demi-teinte pour cette lecture vers laquelle je ne serais pas allée spontanément.
À l’heure où je referme Toxic Berlin, ce qui me vient pour parler de ce livre c’est donc un « « pas si mal, mais ».
Lu à Majorque en octobre 2023