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Le grand monde de Pierre Lemaître : une plongée dans les trente glorieuses

11 août 2023

Quand Pierre Lemaitre a annoncé qu’il poursuivait sa grande fresque du XXe siècle avec une nouvelle trilogie, j’ai fait la danse de la joie ! Ayant dévoré la première trilogie (les trois chroniques sont disponible sur le blog) et eu un coup de coeur magistral pour Au revoir là-haut, il était évident que j’allais sauter sur Le grand monde à sa sortie. Le premier tome de la nouvelle trilogie nous emmène à Beyrouth, au Vietnam et dans le Paris de l’après-guerre.

 

Pourquoi ce livre ? 

 

Parce que, comme je l’indiquais en introduction, il était impensable de ne pas lire la nouvelle trilogie de Pierre Lemaitre.

Pourtant, mon histoire avec ce livre n’a pas très bien commencé. Après m’être délectée des toutes premières pages, j’ai ensuite connu une perte de vitesse et d’envie. En toute franchise, ce n’était pas seulement la faute du livre et le contexte n’a pas aidé. Mais j’ai été moyennement emballée par la toute première partie (surtout l’action qui se déroulait en Indochine). J’ai fait une deuxième tentative qui n’a guère été plus concluante. Quand j’y suis enfin revenue avec envie et un esprit un peu plus dégagé, j’ai fini par bien rentrer dedans une fois les 150 premières pages derrière moi. Et à partir de ce moment là, je ne l’ai plus lâché.

 

Ça raconte quoi ?

 

La famille Pelletier est installée à Beyrouth où le patriarche est à la tête d’une entreprise florissante. Ses quatre enfants, tous adultes, s’apprêtent à prendre des chemins bien différents. Jean, véritable raté marié à l’infâme Geneviève part s’installer à Paris pour essayer de mettre un terme à son infortune. Etienne se lance sur la trace de son amant Raymond, parti combattre en Indochine. François, un temps pressenti pour intégrer une prestigieuse école devient journaliste spécialisé dans le fait divers à Paris. Quant à la benjamine Hélène, fille facile mais pleine de caractère, elle cherche elle aussi une échappatoire.

Jean et Geneviève se retrouvent bien vite mêlés à un fait divers sordide sur lequel François enquête. À Saïgon, Etienne découvre un colossal trafic de devises entre la France et l’Indochine et se lie d’amitié avec le « pape » local. Hélène met les voiles …

La quatrième de couverture 

 

« Trois histoires d’amour, un lanceur d’alerte, une adolescente égarée, deux processions, Bouddha et Confucius, un journaliste ambitieux, une mort tragique, le chat Joseph, une épouse impossible, un sale trafic, une actrice incognito, une descente aux enfers, cet imbécile de Doueiri, un accent mystérieux, la postière de Lamberghem, grosse promotion sur le linge de maison, le retour du passé, un parfum d’exotisme, une passion soudaine et irrésistible. Et quelques meurtres ».

 

Et le style dans tout ça ?

 

Je suis toujours aussi fan du style de Pierre Lemaitre. Non seulement il écrit très bien, mais en plus il a cet humour un peu grinçant qui me plaît énormément. Quand je lis Pierre Lemaitre, j’ai la certitude d’être vraiment divertie. Ça arrive finalement assez peu de lire un roman qui aborde des thèmes pas forcément évidents avec un petit sourire au coin des lèvres.

 

Verdict

 

Toujours aussi savoureux  …

Le grand monde se situe dans la lignée de la trilogie précédente. Cette saga familiale est dense, bien construite et l’écriture est jubilatoire. Il y a du mordant, beaucoup d’humour et scènes très cinématographiques.

C’est fou comme on aime les détester, les personnages de Pierre Lemaitre ! Et ces petits nouveaux de la famille Pelletier ne font pas exception. Avec leurs lâchetés et leurs secrets plus ou moins avouables, ils sont tout sauf quelconque en dépit des apparences. Comme toujours, c’est moins l’histoire que les personnages qui font des livres de Pierre Lemaitre de très grands romans. Ils sont travaillés, souvent détestables, mais toujours très convaincants.

Si j’ai eu un peu de mal cette fois-ci à rentrer dans le roman, j’ai bien fait de m’accrocher car après les cent premières pages, l’histoire décolle bien. Elle est à la fois un peu folle et captivante, même s’il faut s’accrocher un peu pour bien rentrer dans cette histoire de trafic de devises. Les chapitres sont rythmés et les pages se tournent toutes seules. J’ai également trouvé vraiment plaisant d’être plongée dans l’ambiance si particulière du Paris du début des Trente Glorieuses.

Enfin, si vous avez lu la première trilogie, vous apprécierez sans doute ce clin d’oeil du passé que nous offre Pierre Lemaitre !

En conclusion, une lecture plaisante et presque amusante qui me donne envie de lire le second tome et de poursuivre avec le grand Pierre Lemaitre, cette épique traversée du XXe siècle …

 

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Commencé à Aix-en-Provence en août 2022 et terminé à Saint-Germain-en-Laye en juillet 2023

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