Malgré l’enthousiasme collectif pour le prix Médicis Etranger 2019, je n’ai pas aimé Miss Islande. Voilà une affirmation (assez peu nuancée j’en conviens) qui en choquera plus d’un. Pourtant, autant le dire franchement, je suis passée totalement à côté de ce livre, même si je lui reconnais évidemment des qualités.
Aurais-je un problème avec la littérature islandaise ? Peut-être … Car de la même manière que je n’avais pas adhéré à Asta, le phénomène Miss Islande m’a laissée de marbre.
Pourquoi ce livre ?
Parce que l’engouement de la blogosphère et de Bookstagram, qui recommandait comme un seul homme la lecture de ce livre, a piqué ma curiosité. La qualité première de Miss Islande, telle qu’elle ressortait des commentaires et chroniques était la poésie qui s’en dégage. Sensible à la qualité de l’écriture, je ne pouvais pas passer à côté du livre du moment. Je l’ai donc abordé avec un réel enthousiasme.
Ça parle de quoi ?
Hekla quitte son village reculé pour la ville, où elle espère s’émanciper par l’écriture. Reconnue par tous pour sa grande beauté – on tente de la recruter pour participer au concours de Miss Islande – elle a d’autres ambitions pour elle-même. Celle d’écrire un livre notamment. Miss Islande décrit le quotidien difficile et morne d’une femme qui rêve de liberté et de mots dans une société fermée, peu tolérante et globalement triste. Un quotidien meublé par un poète sans talent, une amie femme au foyer dépressive quoiqu’attachante et un meilleur ami homosexuel. Tous prisonniers d’un sort subi et murés dans une profonde mélancolie, pour ne pas dire d’un profond mal de vivre. Ambiance !
La quatrième de couverture
Islande, 1963. Hekla, vingt et un ans, quitte la ferme de ses parents et prend le car pour Reykjavík. Il est temps d’accomplir son destin : elle sera écrivain. Sauf qu’à la capitale, on la verrait plutôt briguer le titre de Miss Islande. Avec son prénom de volcan, Hekla bouillonne d’énergie créatrice, entraînant avec elle Ísey, l’amie d’enfance qui s’évade par les mots – ceux qu’on dit et ceux qu’on ne dit pas –, et son cher Jón John, qui rêve de stylisme entre deux campagnes de pêche…
Miss Islande est le roman, féministe et insolent, de ces pionniers qui ne tiennent pas dans les cases. Un magnifique roman sur la liberté, la création et l’accomplissement.
Verdict
Tout au long de ma lecture, j’ai cherché un souffle, un sens, une étincelle. Je n’ai rien eu de tout cela. Bien au contraire, l’honnêteté me pousse à confesser que j’ai trouvé ce livre d’un ennui mortel et déprimant à souhait.
Alors oui, il y a de la poésie et des phrases qui touchent particulièrement par leur mélodie ou leur propos. C’est surtout vrai dans les toutes premières pages qui étaient extrêmement prometteuses. Par comparaison, je trouve toutefois l’écriture un cran en dessous de celle qui avait pu me charmer dans Asta.
L’écriture de Miss Islande n’aura pourtant pas réussi à rattraper ma déception. J’ai parcouru les pages sans aucune empathie pour le personnage principal, globalement éclipsé par d’autres figures plus marquantes. Le seul personnage qui m’ait d’ailleurs touchée est Isey, jeune femme de 22 ans, mère au foyer et poète dans l’âme, enfermée dans une vie qui l’étouffe. Hekla ne m’est apparue ni sympathique, ni volcanique, ni particulièrement brillante. J’ai lu ce livre sans parvenir à la connaître ou à me sentir concernée par son destin.
J’ai refermé Miss Islande avec un ouf de soulagement. Heureuse de quitter ce quotidien morne et déprimant. Cette mélancolie qui est sans doute une marque caractéristique de la littérature islandaise. Il m’a manqué du relief, un peu de folie et beaucoup de lumière.
Grise et déprimante : voici les deux adjectifs qui resteront liés à cette lecture.
Lu à Paris en janvier 2020
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