Rhapsodie italienne
Lectures

Rhapsodie italienne : l’incroyable fresque historique de Jean-Pierre Cabanes

15 février 2020

Cette semaine, quittons l’Islande et ma dernière déception littéraire pour une fresque magistrale à travers l’Italie de la première moitié du XXe siècle. J’ai adoré Rhapsodie italiennedélicieux pavé de Jean-Pierre Cabanes publié chez Albin Michel dont j’ai savouré chaque page. Il me tardait de vous en parler !

 

Pourquoi ce livre ? 

 

Parce que ça parle d’Italie voyons … 😉

Plus sérieusement, j’avais envie d’un livre dont je savais qu’il ne pourrait que me plaire. Roman historique mêlant petite et grande Histoire. Fresque familiale sur un demi-siècle. Des personnages aux personnalités fortes. Des femmes occupant des places décisives. Et le voyage promis dans toute l’Europe.

 

Ça parle de quoi ? 

 

1915 en Italie. Lorenzo, jeune officier de Vérone rencontre le bouillonnant sicilien Nino sur les champs de bataille de la première guerre mondiale. Entre eux, naîtra une amitié indéfectible et une loyauté à toutes épreuves. À l’arrière, on suit également la trajectoire de la rebelle Julia, engagée dans la lutte ouvrière, et celle de Carmela, jeune fille de bonne famille à qui les événements donneront une force et une personnalité remarquables. Puis bientôt, il y aura aussi Laura, Salvatore, Sandro …

Rhapsodie italienne est une histoire de destins croisés entre deux familles que tout oppose avec pour toile de fond l’histoire de l’Italie moderne, de la première guerre mondiale aux dernières heures de Mussolini. Histoires d’amitié, d’alliances et d’amour, d’héroïsme aussi, entraînant les personnages de l’Espagne à la Grèce, de l’Ethiopie à la Russie en passant par Paris. Un vrai voyage multi-dimensionnel … Rhapsodie italienne est aussi une oeuvre sociale et politique où les clivages nord/sud comme les luttes idéologiques sont évoqués sans être jamais caricaturés. Jean-Pierre Cabanes explore au contraire de manière intelligente et fine, et sans aucun parti pris, toutes les composantes d’une société italienne polarisée et en mutation.

 

La quatrième de couverture 

 

1915. Deux hommes que tout sépare vont se rencontrer sur les champs de bataille. Lorenzo, jeune et brillant officier de l’armée italienne, et Nino le Sicilien, qui s’enrôle pour échapper à la prison après avoir commis un crime d’honneur. La guerre va faire d’eux des compagnons d’armes, des frères, avant que le règne de Mussolini ne
les transforme en ennemis. Tandis que les hommes sont emportés dans le tourbillon des combats, le temps des femmes est venu. Elles vont s’engager dans la plus belle et la plus dangereuse des luttes, celle pour l’amour, l’indépendance et la liberté. Des premières heures du fascisme à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les passions politiques et les passions des amants, les haines et les ambitions s’entrecroisent violemment.

 

Et le style dans tout ça ?

 

On ne lit pas 736 pages en peinant à poser le livre quand le style n’est pas au rendez-vous. Le fait est que si je n’ai pas été transportée par l’écriture en elle-même, Rhapsodie italienne est un régal pour le lecteur. Les qualités de cette plume ? Une vraie fluidité qui permet de parcourir le récit sans effort et avec un réel plaisir. Une bonne construction, même si certains chapitres peuvent sembler un peu longs. Et bien sûr, le vrai talent de conteur de Jean-Pierre Cabanes, dont il faut au passage saluer la qualité des recherches. Grâce à ce travail d’historien documenté et convaincant, le lecteur est propulsé au plus près des grands événements qui ont fait l’Italie actuelle, tout en vibrant au côté des personnages fictifs. Un savant mélange entre l’histoire et la fiction qui fonctionne à merveille et grâce auquel j’ai beaucoup appris, en plus d’avoir passé un délicieux moment.

 

Verdict 

 

Quel souffle ! Quelle épopée !  Vous l’aurez compris, je suis absolument conquise par Rhapsodie italienne. 

Pourquoi ? Pas facile à dire tant cette oeuvre est dense et riche. Parce que j’y ai découvert l’histoire de l’Italie moderne d’une manière vivante et jamais rébarbative ? Oui, il y a bien sûr de cela. J’ai trouvé le récit fascinant et j’ai beaucoup appris. Parce que j’aime passionnément les grandes histoires familiales qui s’étendent sur plusieurs générations ? Aussi ! Parce que les personnages m’ont vraiment marquée et que je les aurais suivi encore pendant mille pages ? Absolument. Ce sont les femmes qui selon moi sont les plus réussies. Des personnalités fortes, débrouillardes et illustrant toutes les formes d’héroïsme possibles. Mention spéciale pour le personnage de Laura. C’est donc un mélange de tout cela qui m’a séduite. Rajoutez-y ces formidables histoires  de courage, d’amour mais aussi d’amitiés. Avec cette question en fil rouge : jusqu’où peut-on aller par fidélité à ses idées, à une cause, à un autre être humain, à un souvenir ?

Cela arrive suffisamment rarement pour être souligné : j’ai beaucoup aimé la fin de cette histoire.

Bref, magnifique ! Lisez-le !

 

 

Lu à Paris en janvier 2020

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