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Contes de l’Alhambra de Washington Irving : rêveries dans un lieu d’histoire

3 janvier 2023

Le livre que je vous présente aujourd’hui – Contes de l’Alhambra – est à la fois un recueil de contes et un récit de voyage. Pour moi, il fut surtout un compagnon de visite avant et après notre passage à l’Alhambra de Grenade. Cette oeuvre du début du XIXe, que l’on pourrait croire désuète, a au contraire gardé toute sa pertinence au XXIe.

 

Pourquoi ce livre ?

 

Pour me mettre dans le bain avant et pendant notre voyage en Andalousie et plus particulièrement notre journée à l’Alhambra de Grenade.

 

La quatrième de couverture

 

« L’auteur, Washington Irving, (1783-1859) passa la plus grande partie de sa vie à réaliser des voyages en Europe, où il écrivit diverses ouvrages. Son écrit le plus populaire reste, les contes de l’Alhambra, dans lequel il narre, sous prétexte de son séjour à Grenade, plusieurs légendes délicieuses ». 

 

Plaque dans la chambre d’Irving à l’Alhambra

 

 

Ça raconte quoi ? 

 

« À une époque où s’exaltait le goût de la couleur, du merveilleux exotique et légendaire, des ruines et de la mélancolie du passé, des contrastes de toute sorte, quel site, mieux que l’Alhambra, pouvait inspirer un écrivain ? »

En 1829, le diplomate américain Washington Irving est invité à séjourner plusieurs mois à l’Alhambra. «Contes de l’Alhambra » mêle descriptions des lieux, réflexions personnelles et retranscription de contes et légendes maures et espagnols sur l’Alhambra.

 

« Asile de verdure au-dessus de la plaine brûlée, résidence des rois et abri des mendiants, tours formidables et patios raffinés, fragile de ces dentelles de pierre sorties intactes des siècles destructeurs, silence de ces salles autrefois animées, où, la nuit, l’imagination inquiète croit entendre dans le murmure des eaux les plaintes d’âmes en peine, silence plein de légendes … quel foisonnement de thèmes. Quels sujets de méditations. Telle est la substance des pages qui vont suivre. (…) Le pittoresque des apparences et le merveilleux conventionnel des légendes y recouvrent parfois le poésie profonde de la réalité. » André Belamich

 

Verdict ?

 

️Mêler tourisme et littérature est décidément une approche du voyage qui me plaît énormément ! J’ai lu ce livre – et en ai lu certains extraits tout haut pour mon mari – pour nous mettre dans l’ambiance avant de visiter l’Alhambra. Et quelle bonne idée !

«Si (ces pages) ont le pouvoir de faire sentir le sortilège de ces lieux à l’imagination de mon lecteur, il ne regrettera point de s’attarder une saison avec moi dans les salles légendaires de l’Alhambra».

 

En effet, Mr Irving !

️Lorsque nous sommes arrivés sur place, nous avions l’impression d’avoir déjà visité ces palais et salles. Les descriptions contenues dans le livre étaient d’une grande justesse et notre visite a été agrémentée de toutes les légendes et anecdotes partagées par W.Irving. Pour ne rien gâcher, c’est écrit comme au XIXe siècle, c’est-à-dire dans une langue imagée, travaillée et élégante. Un bon moment de lecture. Facile à lire en voyage grâce aux chapitres courts et thématiques.

Lire ce livre dans un autre contexte n’aurait sans doute pas eu la même saveur ni la même résonance… Je vous le conseille donc essentiellement si vous projetez une visite de Grenade ou si vous connaissez déjà l’Alhambra.

 

« C’est le guide idéal avec qui visiter l’Alhambra dans l’espace et le temps, et selon cette autre dimension qui est celle de la féérie. Loin de Grenade, au hasard d’une phrase ou d’une évocation rencontrée en ce livre, le vieux palais resurgira dans notre souvenir, avec ses colonnes, ses jets d’eau, son jardin secret, à peine plus réel que les légendes qu’il a fait naître, comme par un effet de cet enchantement dont ces pages sont pleines » André Belamich.

L’édition que vous voyez sur la photo (Ediciones Miguel Sánchez) présente l’avantage d’être un « beau livre » illustré contenant de jolies photos de l’Alhambra. Un excellent moyen de conserver un souvenir de votre visite à Grenade.

 

Morceaux choisis 

 

« Le charme particulier de ce vieux palais de rêve est son pouvoir de faire naître dans l’esprit de vagues rêveries et des images du passé qui revêtent les faits abstraits des illusions de la mémoire et de l’imagination. Comme j’adore me mouvoir parmi ces « vaines ombres », je recherche volontiers les endroits de l’Alhambra qui se prêtent le plus à ces fantasmagories de l’esprit ; et aucun d’eux ne le fait autant que la Cour des Lions et les salles qui l’entourent. Ici la main du temps s’est posée la plus légère et les vestiges de l’élégance et de la splendeur mauresques y éclatent dans leur fraîcheur quasi-originelle ».
« Pour le voyageur épris d’histoire et de poésie, l’Alhambra de Grenade est un objet de vénération, autant que la Kaaba, le sanctuaire de la Mecque, l’est à tous les véritables pèlerins musulmans. Que de légendes et de traditions, vraies ou fabuleuses, que de chansons et de romanes, arables et espagnols, d’amour, de guerre, de chevalerie sont liées à ce romantique édifice ! »
« J’y demeurai plusieurs mois, retenu par le charme de ses pierres enchantées. Les pages qui vont suivre sont le fruit rêveries et des recherches qui je fis au cours de cette délicieuse captivité. Si elles ont le pouvoir de faire sentir le sortilège de ces lieux à l’imagination de mon lecteur, il ne regrettera point de s’attarder une saison avec moi dans les salles légendaires de l’Alhambra ».
« C’était une de ces heures et de ces scènes où le souvenir prend un pouvoir presque magique et où, comme le soleil couchant qui baigne ces tours croulantes, il lance lui aussi ses feux en arrière, sur les gloires du passé ».

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Lu en Andalousie en novembre 2022 – Fini à l’Alhambra de Grenade

 

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