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Le Portrait de mariage de Maggie O’Farrell : au coeur de la Renaissance italienne

29 août 2024

Souvenez-vous … Il y a deux ans, je vous parlais de mon coup de coeur pour l’écriture de Maggie O’Farrell et son Hamnet. C’est donc avec excitation que je me suis jetée sur Le portrait de mariage, son nouveau roman, à l’automne dernier. Je l’ai lu pour le Grand Prix des Lectrices Elle et il s’est classé dans mon top 3 de la catégorie Roman.

 

De quoi parle ce livre ?

 

Dans son nouveau roman, Le portrait de mariage, Maggie O’Farrell nous entraîne en plein cœur de la Renaissance, sur les traces de Lucrèce de Médicis. Mariée à 15 ans à Alfonso d’Este, duc de Ferrare, ce personnage a vraiment existé et mourut mystérieusement un an après avoir convolé. Le roman s’ouvre sur les dernières heures de Lucrèce, persuadée que son mari est sur le point de l’assassiner.

Retirée dans une demeure loin de tout avec son mari, elle guette l’instant qui fera tout basculer. Plusieurs allers-retours dans l’enfance de la jeune duchesse permettent de décrypter la personnalité complexe, impétueuse et, osons le terme, « moderne » de la jeune femme.

 

Mon expérience de lecture

 

En prenant quelques libertés avec l’histoire officielle, Maggie O’Farrell nous offre ici une héroïne magnétique. Une héroïne dans un véritable écrin, tant l’écriture est travaillée, envoûtante et sensuelle. Les personnages secondaires sont tout autant soignés. Je pense notamment au duc Alfonso aux deux visages, à l’odieux Baldassare ou à la douceur maternelle de la méridionale Sofia.

Le portrait de mariage se lit comme on regarderait un tableau. Tout l’art de Maggie O’Farrell réside dans sa capacité à peindre chaque détail de l’atmosphère si particulière d’une cour ducale au temps de la Renaissance. Huit clos lourd, pas feutrés dans l’escalier, bruits d’étoffes, intrigues machiavéliques et coups politiques. Il y a dans ces pages la violence qui couve, la brutalité assumée du pouvoir et la pression d’un rang et d’une époque sur une femme artiste en décalage avec son temps.

Rien dans l’écriture n’est laissé au hasard. Maggie O’Farrell confirme avec ce texte son immense talent de conteuse, capable de donner vie et relief à des personnages historiques. Des portraits réalistes sublimés par le recours à la fiction. Enfin, saluons aussi l’originalité de ses « twists » finaux qui nous tiennent en haleine jusqu’à la dernière ligne.

 

En conclusion …

 

En bref, c’est un très bon roman. Mais si j’avais été transportée à la lecture de Hamnet, ce roman ne m’aura pas autant touchée. Je l’ai lu sans réelle émotion. Sauf peut-être cette scène inoubliable entre Lucrèce et une tigresse dans les caves du palais de son père. Ce passage était sublime. D’ailleurs, j’ai regretté que cet événement fondateur ne soit pas davantage exploité plus tard dans le roman. Pour atteindre le véritable coup de coeur, il m’a manqué un peu de cadence dans l’intrigue principale. Et aussi un soupçon d’émotion.

 

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Lu à Saint-Germain-en-Laye en janvier 2024

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